jeudi 24 septembre 2009

Rando commando

Jeudi 24 septembre

Il y avait longtemps que j'avais envie de faire une arête !
Pas une arête de montagne à vache, comme en Bauges ou en Beaufortain, avec un sentier bien tracé, non, il me fallait une vraie arête, effilée, aérienne, avec des petits pas d'escalades ... Mais pas trop dure quand même ! Je pensais l'avoir trouvée: bien située, dans un cadre splendide. Elle n'est répertoriée dans aucun topo d'escalade ou d'alpinisme, ni dans les livres, ni sur internet. Par contre, j'avais vu sur internet qu'elle est parfois parcourue, un gars avait même mis quelques photos ici, et ça m'avait semblé jouable.
Ce matin à 6h30, me voilà donc parti pour l'arête de la Grande Marianne !
Depuis Plan Fournier, je suis l'itinéraire déjà emprunté lorsque nous étions allés en skis au col de la Becca Motta (site de Seb): par le chalet de la cave dont j'ai mangé le nom, puis le vallon des Gallinettes (ce n'est pas une blague, c'est son vrai nom !!), où j'oblique à gauche, dans les pentes de la Table Ronde (vrai nom aussi), jusqu'au col entre la Pointe de Méribel et le point 2796. Jusque là, aucun problème, il suffit de suivre le sentier.
Mais ensuite ça se corse un peu: au col, (après un rapide aller-retour au point 2796 pour constater de visu que la Becca Motta n'est bien qu'un gros tas de cailloux empilés), je file à gauche pour grimper le long de l'arête Est de la Pointe de Méribel, sans soucis, presque facilement.
Au sommet, pose photos et banane séchée.
Puis j'attaque la descente de l'arête nord, et les choses se corsent encore un peu. L'arête est plus effilée, et les pentes de part et d'autre, plus fuyantes. Jusqu'à l'antécime (2803 m) ça passe. Doucement, mais ça passe. Mais ensuite, l'arête plonge littéralement, devient encore plus gazeuse et plus effilée. J'avais prévu de descendre toute l'arête jusqu'au Passage de la Grande Marianne, puis de remonter par la combe, mais là, je me fais un "refus d'obstacle" à la Bougnat. Je ne prends même pas le temps ni de faire une photo ni de bien observer et de chercher un éventuel point faible qui me permettrait de "passer en dessous", à droite ou à gauche. C'est évident au 1er coup d'oeil: c'est trop pentu, trop étroit, trop aérien des 2 côtés.
Je me prépare à faire demi-tour quand mon regard traîne un peu sur la pente qui plonge à gauche (à l'ouest, c'est à dire presque directement sur la voiture): elle ne parait pas si raide, et on voit toute la pente jusqu'en bas, jusqu'à l'alpage: il n'y a pas de barre rocheuse. Un coup d'oeil sur la carte pour confirmer: ça passe.
Je m'échappe donc de cette arête, par une descente finalement assez facile. Il y a des moments où il faut savoir dire stop !!!
Une fois dans l'herbe des alpages, je pense avoir fait le plus dur et rentrer rapidement à la voiture. Mais, aux environs du point 2136, le sentier que je suivais disparait subitement. Et au lieu de continuer dans la direction du sentier (ce qui aurait augmenté encore un peu le détour), je veux tirer au plus court, et je me retrouve à devoir suivre les traces de sangliers et de chevreuils dans les vernes, pendant un bon moment, avant de tomber enfin sur le sentier !

En vert: l'itinéraire suivi.

7h05: le massif de la Portetta flotte au-dessus des brumes de fond de vallée.

7h25: les brumes se dissipent

8h20: le soleil brille sur la brèche de la Portetta et le glacier de Gébroulaz

8h30: les derniers mètres du sentier avant le col

La Pointe de Méribel au soleil, et l'arête de la Grande Marianne qui file à droite, en pente douce d'abord, et plus raide ensuite.


L'arête Est est littéralement semée d'edelweiss, a tel point qu'on doit faire attention où l'on pose ses pieds pour ne pas les piétiner.

10h05: vue du sommet de la Pointe de Méribel: le dôme de Chasseforêt et un morceau de l'immense plateau glaciaire de la Vanoise.

Vue plongeante sur la combe de la Grande Marianne, La Chiserette, Champagny le Haut et le refuge du Plan des Gouilles.

Le Mt Blanc au loin


Le refuge du Grand Bec

Le morceau d'arête que j'ai descendu, devant la Becca Motta et le Grand Bec

Le tracé approximatif de mon échappatoire !
J'ajoute que cette pente se fait aussi très bien en ski: elle est même plutôt facile, dans le toponeige de la Vanoise, elle est cotée 3.3, avec une pente maximum de 40° sur 150 m, ça se fait sur une jambe avec deux doigts dans le nez et une main dans le dos !! Il faut savoir qu'avec Seb on skie le plus souvent dans le degré 4 de l'échelle de cotation, et parfois dans le 5.


Retour à la Chaurionde

Samedi 19 septembre
Ca y est, le trio magique est reformé (Bougnat, Seb et moi), et pour fêter ça, on décide de monter à la Chaurionde en partant de chez Seb, à pied !
C'est une idée qui trotte dans la tête à Seb depuis l'hiver dernier où il a eu plein de neige chez lui (il faut dire qu'il habite maintenant sous le col de Tamié, à 780 m d'altitude !!) et du coup il cherche un itinéraire de ski qu'il pourrait faire en chaussant dans son garage !! Donc on était parti pour faire un peu de repérage autour de la Combe Noire, qui parait-il est fantastique (skitour), et qui domine l'abbaye où les moines fabriquent le fameux fromage de Tamié !
Les prévisions météo n'étaient pas très optimistes et le ciel s'est rapidement couvert, mais tant pis, on adore quand le brouillard donne un petit côté sauvage et austère à la montagne (sauf quand un gros patou aboie quelque part dans le brouillard et qu'on ne voit pas s'il se dirige vers nous !!). Ce qu'on a moins aimé, c'est les 1500 m de dénivelé. Après 3 mois sans "vraie" rando, on a eu un peu mal aux jambes, tous les trois !



Une bière au sommet, en souvenir d'une des toutes 1ères randos à ski de Bougnat qui avait énormément transpiré ce jour là !

"N'approchez pas de mes sandwichs !!"
Même quand il a la bouche pleine, Seb sait très bien se faire comprendre.



jeudi 17 septembre 2009

Endy

Au cours de la semaine suivant le décès de Potame, Seb me parle d'un site de petites annonces (Le bon coin) sur lequel il a vu, en cherchant un escalier extérieur pour son balcon, une annonce pour un chiot border collie absolument adorable, comme tous les chiots.
Je connais un peu les border collie, mon voisin en a un et notre collègue Philippe en a un aussi, Oxo, qui est vraiment fantastique. Ce sont des chiens que je trouve remarquable par leur intelligence, leur vitesse à la course et pour les sauts incroyables qu'ils peuvent faire pour attraper une balle !!
Bref, je vais voir l'annonce, et me renseigne sur les "aptitudes" de ces chiens à faire de bons animaux de compagnie. Bien sûr, j'en parle à Véronique.
Après enquête, il s'avère que les border collie sont très demandeurs et ont un immense besoin de dépense physique et de travail (au troupeau si possible), TOUS les jours !! Certes, Véronique et moi marchons pas mal le week-end, mais en semaine, le chien devra rester sagement à l'appartement, et j'ai peur qu'un border ait du mal à le supporter.
Entre temps, Véronique a elle aussi mené ses recherches et elle tombée en arrêt sur une annonce pour des chiots griffons bleu de Gascogne, et griffons nivernais. Bien sûr, ils me plaisent aussi (j'ai déjà eu, chez mes parents, un griffon croisé épagneul, Pifou).
Le samedi 5 septembre, Véronique arrive chez moi en début d'après midi, pose son sac, et me montre tout de suite les photos de ces fameux griffons, OK, on est d'accord, ils sont géniaux. L'annonce date de juillet, tous ces chiots ont surement déjà été vendus, ou au moins réservés. Que risque-t-on à téléphoner ?
On appelle. Il reste une petite griffon bleu de Gascogne à vendre du côté de Morestel, en Isère, et une petite griffon nivernaise, 15 km plus loin. Que risque-t-on à aller les voir ? Au pire on fera une jolie ballade. On saute dans la voiture, une pause à Albertville pour faire l'achat d'un panier (car de toutes façons c'est sûr, on reprendra un chien, aujourd'hui ou plus tard), et nous voici au tunnel du Chat, on franchit les gorges de la Balme, puis on suit le Rhône, la campagne est splendide, certaines fermes sont magnifiques et donnent vraiment envie de venir en vacances dans le coin.
Le 1er rendez-vous est avec les chiots "bleus de Gascogne", chiens "hyperactifs" selon Alexandra, et c'est tout à fait vrai, on le constate en moins de 3 minutes: sitôt lâchée sur le carré de pelouse, la petite chienne de 4 mois court dans tous les sens sans jamais s'arrêter plus de 3 secondes. En appartement, ça n'ira pas, on est d'accord tous les deux, on passe au suivant:
Les griffons nivernais: Nous ne sommes pas encore descendus de voiture qu'un concert d'aboiements nous accueille ! Une véritable meute de chiens de chasse nous donne la sérénade: tous donnent de la voix, SAUF, 4 "petits" chiots qui se contentent de passer leur museau sous le grillage pour quémander des caresses. Une fois lâchés, bien sûr, ils s'ébattent sur la pelouse, mais il savent aussi rester un moment tranquilles autour de nous à se laisser caresser. Véronique et mois sommes littéralement assaillis par un véritable bataillon de truffes humides et de queues qui remuent !
Je pense que nous sommes restés plus d'une heure, à discuter avec leur propriétaire et à faire la connaissance de tous ces chiens, qui nous ont semblé très affectueux, pleins de bouillon, mais sages et pas aboyeurs, au contraire des "bleus de Gascogne".
Et nous sommes donc repartis avec Endy, adorable griffon nivernaise, qui présente le seul défaut d'être pour l'instant systématiquement malade en voiture (en tous cas elle ne supporte pas les routes de montagne, même pour 1/2 heure !) Pour le reste, elle est très intelligente et a très vite appris à être propre, elle nous accueille sans nous sauter dessus, et ne réclame pas à manger quand nous sommes à table.
Elle vient d'avoir 5 mois, dimanche dernier, 13 septembre.